Une grange, une guerre, un risque.
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LA PASSION DU MODELISME entre AMIS :: "RECITS HISTORIQUES & DIVERS :: "Bistrot "au rendez-vous des amis(ies)""
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Une grange, une guerre, un risque.
La présentation de Fabrice "Le début de la fin d'une Utopie" met en place une grange, dégât collatéral de la destruction d'un char par l'aviation.
Cela m'a remis en mémoire un histoire de famille dont aujourd'hui je rigole mais que mon grand-père a mal vécu... Allez comprendre.
Dans la campagne auvergnate. Le grand-père a passé la guerre comme beaucoup de français de l'époque, en essayant de survivre, en remerciant le Maréchal au début, en maudissant le Maréchal au milieu, en acclamant le Général à la fin.
Aucun acte d'héroïsme même le plus infime.
Les champs, les bêtes point.
Comme dans toutes les régions de France à l'époque, quelques résistants de la première heure et pas mal de résistants de la dernière heure, surtout après le débarquement de Provence et l'arrivée des premières jeep. Avant il fallait être prudent.
Comme dans toutes les régions de France à l'époque il y a aussi les renégats, ceux qui ont rejoint les idées extrêmes, bref les miliciens.
Parmi eux de tout, des franchement pas bons et puis des pommés, des gosses souvent qui se sont laissés enrôlé sans recul ni analyse.
Bref le décor est posé.
Quelque part en Août 1945, la date m'est inconnue mais sans doute autour du 22; un groupe de résistants de la dernière heure décide d'aller faire la fête à un jeune milicien réfugié chez sa mère elle même vivant dans le village de mon grand-père, à proximité de sa grange. Enfin lorsque je dis proximité, il y a tout de même la rue du village qui sépare la maison de la grange et les deux ne sont pas dans le même axe.
Le milicien a gardé une arme et entend se défendre. Pan, Pan!
Nos résistants de la dernière heures veulent bien faire un coup d'éclat mais pas se faire tuer. Courageux à leur manière mais certainement pas téméraires.
Aller savoir comment, ils ont récupéré ce qu'on appelle communément un Bazooka, ou peut-être un Panzershreck enfin un truc qu'il faut savoir manier pour s'en servir.
Nos courageux s'installent à couvert, à bonne distance, suffisamment loin pour ne pas être inquiétés par le pistolet du milicien.
Ils ont une idée vague de comment marche l'engin, le devant, l'arrière. Le reste il faut viser c'est comme un fusil.
Wouf! le coup est parti manquant royalement la maison pour se perdre dans la grange. Grosse impression! La porte ouverte laisse passer sans broncher le projectile qui vaporise le char à foin dans les hauteurs de la grange. Pour faire bonne figure les poussières et autres déchets de foin s'enflamment avec le char et avec un peu de retard c'est la Saint-Jean qui recommence.
Le milicien lui en profite pour s'enfuir tandis que les résistants de la dernière heure se demandent ce qui n'a pas fonctionné.
Je la fait courte, j'étais gamin que les ruines de la grange était toujours là. Par contre, avec quelques années de retard, les dommages de guerre accordés au grand-père lui permirent de construire un hangar à foin tout neuf en bon métal.
Moralité, ne jamais se servir d'un engin dont on ne connait pas le fonctionnement.
Cela m'a remis en mémoire un histoire de famille dont aujourd'hui je rigole mais que mon grand-père a mal vécu... Allez comprendre.
Dans la campagne auvergnate. Le grand-père a passé la guerre comme beaucoup de français de l'époque, en essayant de survivre, en remerciant le Maréchal au début, en maudissant le Maréchal au milieu, en acclamant le Général à la fin.
Aucun acte d'héroïsme même le plus infime.
Les champs, les bêtes point.
Comme dans toutes les régions de France à l'époque, quelques résistants de la première heure et pas mal de résistants de la dernière heure, surtout après le débarquement de Provence et l'arrivée des premières jeep. Avant il fallait être prudent.
Comme dans toutes les régions de France à l'époque il y a aussi les renégats, ceux qui ont rejoint les idées extrêmes, bref les miliciens.
Parmi eux de tout, des franchement pas bons et puis des pommés, des gosses souvent qui se sont laissés enrôlé sans recul ni analyse.
Bref le décor est posé.
Quelque part en Août 1945, la date m'est inconnue mais sans doute autour du 22; un groupe de résistants de la dernière heure décide d'aller faire la fête à un jeune milicien réfugié chez sa mère elle même vivant dans le village de mon grand-père, à proximité de sa grange. Enfin lorsque je dis proximité, il y a tout de même la rue du village qui sépare la maison de la grange et les deux ne sont pas dans le même axe.
Le milicien a gardé une arme et entend se défendre. Pan, Pan!
Nos résistants de la dernière heures veulent bien faire un coup d'éclat mais pas se faire tuer. Courageux à leur manière mais certainement pas téméraires.
Aller savoir comment, ils ont récupéré ce qu'on appelle communément un Bazooka, ou peut-être un Panzershreck enfin un truc qu'il faut savoir manier pour s'en servir.
Nos courageux s'installent à couvert, à bonne distance, suffisamment loin pour ne pas être inquiétés par le pistolet du milicien.
Ils ont une idée vague de comment marche l'engin, le devant, l'arrière. Le reste il faut viser c'est comme un fusil.
Wouf! le coup est parti manquant royalement la maison pour se perdre dans la grange. Grosse impression! La porte ouverte laisse passer sans broncher le projectile qui vaporise le char à foin dans les hauteurs de la grange. Pour faire bonne figure les poussières et autres déchets de foin s'enflamment avec le char et avec un peu de retard c'est la Saint-Jean qui recommence.
Le milicien lui en profite pour s'enfuir tandis que les résistants de la dernière heure se demandent ce qui n'a pas fonctionné.
Je la fait courte, j'étais gamin que les ruines de la grange était toujours là. Par contre, avec quelques années de retard, les dommages de guerre accordés au grand-père lui permirent de construire un hangar à foin tout neuf en bon métal.
Moralité, ne jamais se servir d'un engin dont on ne connait pas le fonctionnement.
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Un jour je m'en irai sans avoir tout dit.
Coyote- "Administrateur/Animateur dios"
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
Salut Coyote
J'aime beaucoup ce genre de récit comme quoi les meilleurs blagues sont souvent des faits ayant existé ou existant
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Amitié
Serge [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il existe deux choses infinies : l'univers et la bêtise humaine, et encore, pour l'univers, on n'en est pas sûr ... (Albert Einstein )
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
Tu as c'est vrai un vrai talent de conteur
c'est agréable, suffisamment édulcoré pour ne pas choquer, bref que du bon
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En cours
- P-51D mustang Tamiya 1/72
- CR.32 Freccia Italeri 1/72
En cours de finition
- Pegasus Bridge
A venir
- Kawasaki Ki-Id Hien 1/72 Tamiya(avec moultes accessoires)
Egalement en projet
-Reggiane RE 2002 Ariette 1/7SuperModel
"I am easily satisfied with the best"
"Il est vrai qu'avec l'âge, les accidents mortels deviennent de plus en plus fatigants"
Sir W. Churchill
alighieri11235- Messages : 2746
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
dans le style histoire vécu, j'ai eu l'occasion de prendre en charge médicalement il y a quelques années un des rescapés d'Oradour
Pendant que j'attendais l'ambulance, il m'a raconté son aventure.
Si cela vous intéresse, je vous en fait un résumé
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
A la demande générale je vais déjà vous planter le décors
Nous sommes en décembre, une nuit d'hiver enneigée (et oui ça eu existé)
je me rends au domicile d'un papi de 92 ans. Pour aller dans la nouvelle ville d'Oradour, on passe obligatoirement devant le village détruit. Et à deux heures du matin avec l'éclairage de la lune et de la neige, ça met une certaine ambiance
Donc en attendant l'ambulance, je discute avec le patient (ça les rassure)
Je lui demande bin évidemment depuis quand il vit à Oradour et il me répond qu'il y est né. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que je suis face à une interrogation extrême. Je connais les noms des rescapés d'Oradour et il n'est pas sur la liste. Je lui demande donc ou il était le 10 juin 44. Et c'est là qu'il de dit qu'il est un des rescapés, mais que n'ayant jamais voulu se faire connaître, il a finit pas être oublié y compris par les livres d'Histoire
Voici son histoire : (volontairement mis à la première personne)
- j'avais 17 ans et j'étais chez mes parents
- Lorsque la division est arrivée, mes parents ont pensé que c'était pour un contrôle général, et comme je ne voulais pas partir pour le STO, ils m'ont envoyé dans la cave
- j'ai commencé à entendre les fusillades et les cris. Je suis sorti et j'ai vu ce qu'il se passait
- j'ai essayé de sortir de la maison, mais ayant été remarqué, ils m'ont renvoyé à l'intérieur et ont mis le feu à la maison en se postant autrours pour être sur que je pourrais pas sortir
- Devant la folie qui s'installait dans tous le village, et croyant que j'avais brulé il se sont dispersés et j'ai pu sortir
- je me suis faufilé en rampant à travers les cadavres gisant un peu partout
- une fois sorti des maisons j'ai commencé à courir mais la encore ils m'ont vu fuir et m'ont tiré dessus sans m'atteindre. J'ai pu quitté le village et je suis allé à Limoges (20 km) ou je me suis réfugié chez les parents de ma copine (sa femme ensuite)
- j'ai perdu les 22 membres de ma famille
Voila son histoire
Il a été reconnu il y a quelques années lorsque Hollande a reçu la visite du Président Allemand qui a tenu à se rendre chez lui pour lui rendre hommage
Je suis sorti de cette visite complètement abasourdi et aujourd'hui encore, quand je la raconte j'en ai des frissons
Nous sommes en décembre, une nuit d'hiver enneigée (et oui ça eu existé)
je me rends au domicile d'un papi de 92 ans. Pour aller dans la nouvelle ville d'Oradour, on passe obligatoirement devant le village détruit. Et à deux heures du matin avec l'éclairage de la lune et de la neige, ça met une certaine ambiance
Donc en attendant l'ambulance, je discute avec le patient (ça les rassure)
Je lui demande bin évidemment depuis quand il vit à Oradour et il me répond qu'il y est né. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que je suis face à une interrogation extrême. Je connais les noms des rescapés d'Oradour et il n'est pas sur la liste. Je lui demande donc ou il était le 10 juin 44. Et c'est là qu'il de dit qu'il est un des rescapés, mais que n'ayant jamais voulu se faire connaître, il a finit pas être oublié y compris par les livres d'Histoire
Voici son histoire : (volontairement mis à la première personne)
- j'avais 17 ans et j'étais chez mes parents
- Lorsque la division est arrivée, mes parents ont pensé que c'était pour un contrôle général, et comme je ne voulais pas partir pour le STO, ils m'ont envoyé dans la cave
- j'ai commencé à entendre les fusillades et les cris. Je suis sorti et j'ai vu ce qu'il se passait
- j'ai essayé de sortir de la maison, mais ayant été remarqué, ils m'ont renvoyé à l'intérieur et ont mis le feu à la maison en se postant autrours pour être sur que je pourrais pas sortir
- Devant la folie qui s'installait dans tous le village, et croyant que j'avais brulé il se sont dispersés et j'ai pu sortir
- je me suis faufilé en rampant à travers les cadavres gisant un peu partout
- une fois sorti des maisons j'ai commencé à courir mais la encore ils m'ont vu fuir et m'ont tiré dessus sans m'atteindre. J'ai pu quitté le village et je suis allé à Limoges (20 km) ou je me suis réfugié chez les parents de ma copine (sa femme ensuite)
- j'ai perdu les 22 membres de ma famille
Voila son histoire
Il a été reconnu il y a quelques années lorsque Hollande a reçu la visite du Président Allemand qui a tenu à se rendre chez lui pour lui rendre hommage
Je suis sorti de cette visite complètement abasourdi et aujourd'hui encore, quand je la raconte j'en ai des frissons
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alighieri11235- Messages : 2746
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
Oradour c'est l'apogée de la progression de la Das Reich mais, entre Montauban et Limoges, le nombre de villages, de fermes qui ont été détruits par les différentes unités de cette division, le nombre de morts, de déportés... effarant.
Qu'y a t-il de bon en l'Homme?
Qu'y a t-il de bon en l'Homme?
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Re: Une grange, une guerre, un risque.
On pourrait discuter des heures sur le fanatisme
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