Pavillons de marine

Les pavillons sont souvent source d'erreurs, non seulement dans les kits, mais aussi dans les documentaires. Pour preuve celui, américain, consacré à Barbe Noire. On y voit le barbichon poursuivre le négrier nantais Concorde dont il fera la Queen Anne's Revenge. Le bâtiment est français, il arbore donc nécessairement le pavillon tricolore. Sauf que l'on est en 1717 et que celui-ci date de 1794. La Toulonnaise (1823) de Corel porte fièrement le pavillon à croix de Lorraine de la France Libre, 117 ans avant l'appel du 18 juin.

Je vous propose ce petit mémo pour savoir lequel mettre sur votre modèle en fonction de sa nationalité et de l'époque.

PAVILLONS ANGLAIS


PAVILLON DES TUDOR 1485-1603



Il est composé du drapeau anglais, croix de St Georges rouge sur fond blanc dans le canton et de bandes alternées blanches et vertes, couleurs de la Maison des Tudor.

Le pavillon de poupe n'apparaît que vers 1574. Précédemment le pavillon est arboré en tête du grand-mât et accompagné d'autres bannières et flammes.

PAVILLON DES STUART 1603-1620

La famille Stuart succédant aux Tudor, le pavillon change également, bien que celui des Tudor continuera d'être régulièrement utilisé. Dans la marine royale jusqu'en 1620 et bien plus longtemps par la marine marchande.



Le pavillon des Stuart est composé de 11 bandes rouges et blanches horizontales.

Ces pavillons sont la marque d'appartenance à une nation.

PAVILLONS DE MARQUE

1620 introduit les pavillons de marque destinés à distinguer les escadres entre elles. leur aspect initial est mal connu.



Ces pavillons à bandes disparaîtront vers 1630.

La Red Ensign apparaît vers 1625 et sera très vite suivie de la White et de la Blue, qui ne deviendront officielles qu'en 1653.

Les couleurs sont attribuées selon le grade des officiers-généraux commandant chacune des trois escadres.

Escadre de l'amiral : pavillon et flamme rouges au grand-mât.
Escadre du vice-amiral : pavillon et flamme bleus à la misaine.
Escadre du contre-amiral : pavillon et flamme blancs à l'artimon.

Ultérieurement la White Ensign supplantera la Red et la Blue dans l'ordre de préséance.

Initialement ce sont des bannières unies, mais elles vont rapidement évoluer.

Merci Alain pour ce partage, j'aime beaucoup.

WHITE ENSIGN

1620-1730



La White Ensign, entièrement blanche à l'origine, est mal perçue, car elle peut être confondue avec le pavillon de marine français. Elle sera donc modifiée par l'adjonction de la croix de St Georges, rouge, soit dans le canton soit dans son milieu.

1707-1800



Introduction du Jack, composé des drapeaux anglais, croix de St Georges rouge sur fond blanc, et écossais, croix de St André blanche sur fond bleu.

1801 à nos jours



L'Irlande signe le traité d'union. L'Union Flag s'enrichit de la croix de St Patrick rouge sur fond blanc. Elle a pour origine l'ordre de St Patrick fondé en 1783 et était considérée par les nationalistes irlandais comme une invention anglaise.

Remarquer la disposition des branches basses et hautes qui ne sont pas dans le prolongement l'une de l'autre.

A compter de la réforme de 1864 qui a pour objet de mettre un terme à la confusion entre les trois pavillons, la White Ensign devient la marque exclusive de la Royal Navy.

RED ENSIGN

Elle suit la même évolution.

1620-1707



1707-1800



1801 à nos jours.



C'est ce pavillon qui est arboré sur les navires d'expédition comme l'Endeavour de James Cook, la Bounty, qui ne sont pas classés HMS (ce sont des charbonniers de Whitby rachetés par la Royal Navy) mais respectivement HM Bark et HM Armed Vessel. Le Beagle qui embarque Charles Darwin, lui, est HMS et il porte la White Ensign.

A partir de 1864 la Red Ensign devient la marque de la marine marchande.

BLUE ENSIGN

Elle suit bien entendu la même évolution que les deux précédentes.

1620-1707



1707-1800



1801 à nos jours



A partir de 1864 la Blue Ensign est réservée aux services gouvernementaux et à la réserve de la Royal Navy. Elle a servi de fond aux drapeaux de certains pays du Commonwelth, comme l'Australie.

Les Anglais, comme les Français, ont trois tailles de pavillons. La drisse de pavillon est toujours un cordage blanc.

Une particularité anglaise et américaine (période marine à voile). Quand on voit sur un tableau de maître un pavillon monté à l'envers, le canton en bas, c'est un signe de grande détresse, le navire demande de l'aide.

BOWSPRIT JACK

Le pavillon de beaupré date du XVIIe siècle. Il n'est hissé que lorsque le bâtiment est au mouillage. Sur un modèle sous voiles supposé naviguer, on ne le mettra pas. C'est ni plus ni moins que le drapeau anglais dont il suit l'évolution. Ici celui de 1801 :

On en termine avec les Anglais. M. Logiciel m'ayant fait remarquer que mes messages sont trop longs, j'ai dû les morceler.

FLAMME DE COMMISSION (PENNANT)



Ne concerne que les bâtiments de la Royal Navy. Cette flamme est hissée le jour où le navire est commissionné et amenée au cours d'une cérémonie conduite par son commandant, le jour où il est retiré du service.

Cela ne signifie pas que le bâtiment est en état de guerre.

CHURCH PENNANT

A ne pas confondre avec la précédente, cette flamme n'est arborée que pendant les services religieux.

Merci Alain pour ces explications qui vont nous permettre ,d'améliorer le réalisme de nos réalisations.

Un modèle présenté sans ou avec juste des tronçons de mâts est appelé modèle Admiralty, compte tenu que c'est souvent le cas de ceux du NMM Greenwich.

Grées mais sans voiles, on dit soit à vergues sèches soit sec de toile.

Et ceux présentés avec leur voilure, entièrement établie ou pas, ce sont les modèles sous voiles.

Les trois présentations conviennent pour les modèles d'arsenal.

Je vais maintenant vous présenter les pavillons français, parce que là aussi, comme disait Jean Yanne : rigolam fortum. Les fabricants de kits sont des fétichistes de la fleur de lys, parce que plus il y en a, plus c'est beau. Sauf que...

PAVILLONS  DE MARINE DE LA FRANCE
MARINE DE GUERRE (Hors galères)

Monarchie.

C'est à Richelieu que l'on doit la codification des couleurs nationales.

Le piège :



Ce n'est pas le pavillon de marine, mais l'étendard qui est arboré là où séjourne la famille royale.

Le pavillon royal



En tant que drapeau, il est arboré là où séjourne le roi. Il devient pavillon de marine lorsque le roi ou un de ses représentants officiels est à bord d'un navire. C'est donc un événement aussi rare que ponctuel. Au mieux, ce pavillon est hissé avant l'arrivée du monarque et amené après son départ, ce qui ne doit pas durer plus d'une heure ou deux.

Le pavillon de marine




Eh oui, il est tout blanc! Réservé aux Vaisseaux du Roi parce que "seuls ils avaient la force de le défendre". Le règlement du 12 juillet 1670 précise que "Les pavillons des vaisseaux de guerre seraient toujours blancs, tant dans les navigations que dans les combats".

Cette couleur blanche unie pourra surprendre les modélistes étrangers. Ron Nielson, un modéliste américain qui s'est fait piéger par le "pavillon" N° 1 me disait : J'imagine déjà les discussions sans fin sur le forum de la NRG : « Mais c'est le signal international de demande de trêve ou de reddition ! ». Bien que c'était effectivement l'usage depuis longtemps, cette reconnaissance officielle ne date que de la fin du XIXème siècle. Pour Richelieu, cette couleur symbolise la pureté immaculée de Dieu et il est normal que cela soit celle de la France, considérée à l’époque comme la Fille Aînée de l'Église.

Dimensions des pavillons sous l'Ancien régime.

Pavillon de nationalité.

Grande enseigne 

Battant: égal à la largeur du maître-bau.
Guindant: 2/3 du maître-bau.

En fonction du temps et des circonstances, deux autres enseignes de plus petite taille étaient employées.

Moyenne enseigne.

Sa surface est égale aux 2/3 de la grande enseigne.

Petite enseigne.

Surface égale au quart de la grande enseigne.

Pavillon de beaupré.

Uniquement arboré sur rade, le dimanche et jours de fêtes, ses dimensions sont le quart de la grand enseigne.

Flamme de guerre.

La flamme des bâtiments du roi a une longueur égale à un maître-bau un tiers et son guindant est de un neuvième de maître-bau. Elle se termine en pointe. Parfois par deux pointes. Dans ce cas, elle est fendue sur un sixième ou un huitième de sa longueur.

La drisse est un cordage blanc.

Pavillons et flammes sont en lin blanc, à la fois solide et léger. Ils étaient tissés dans les manufactures privées de Beaufort et Angers ou dans la manufacture royale de Brest, qui avait une moindre notoriété en termes de qualité.

Tous les usages sont scrupuleusement codifiés par des règlements successifs et toutes les situations et circonstances sont prises en compte.
 
A titre uniquement documentaire, voici celui de 1776, extrêmement détaillé. Si vous envisagez de le lire intégralement, je vous conseille vivement de décapsuler une Red Bull.

Ce règlement peut être utile à qui souhaite faire un modèle de l'époque, en connait la carrière et les commandants successifs et ce faisant leur grade qui influe sur la nature et l'emplacement des pavillons.

A ce propos, je possède les ouvrages suivants :

Pour la France : le dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de 1671 à 1870 de Jean-Michel Roche.
Pour l'Angleterre : les 4 volumes du British Warships in the Age of Sail de Rif Winfield. Ils couvrent la période de 1603 à 1863.

Je suis à votre disposition pour rechercher et vous communiquer les infos qui pourraient vous intéresser.

Réponses à l'assistance publique, comme disaient Pierre Dac et Francis Blanche.

@ Charles. Exact, les pavillons, girouettes et flammes des galères étaient à fond rouge, fleurdelisés et ornés des armoiries royales assez semblables au pavillon royal, mais sans les angelots. Ceux-ci sont réservés au roi, on ne va quand même pas les arborer sur des bâtiments propulsés par des délinquants de droit commun et des RPR (Pas les adhérents du parti de Chirac, les Protestants appartenant à la "Religion Prétendûment Réformée").

Avant Richelieu, le pavillon de marine est une croix blanche traversante sur fond bleu, couleur de la chape de Saint Martin*, des ducs puis des rois.

* Ce qui est une connerie puisque Martin de Tours était un légionnaire romain et son sagum (ou sa paenula) était rouge.

@ Canis Latrans Maximus*. Oui, Révolution, Restauration, Monarchie de juillet, c'est prévu. Ainsi que la particularité des pavillons de marine tricolores qui réside dans la différence de proportions des trois couleurs.
Mais avant, il vous faudra digérer les 38 articles du règlement de 1776. Pas de chance !

* En respect de la règle des tria nomina, Je t'ai ajouté un cognomen, flatteur, vu que tu es administrateur.

38 articles du règlement pas grave, j'ai un fût de 5 litres... 

Ah oui, ma signature !  "Aimez-moi, honorez-moi, parce que je le vaux bien (Saint Ignace de Loréal)". Un jour elle m'a mis dans l'embarras. Un gars de MNB m'envoie un MP. Quelques mots sympas et... j'ai cherché sur le net, je n'ai pas trouvé Saint Ignace de Loréal. Qu'il n'ait pas compris que j'avais pastiché Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites, ce n'est pas dramatique, mais qu'il ne fasse pas le rapprochement avec la pub de L'Oréal qu'on a vu et entendu des années durant, là, bof ! Il a fallu que je me creuse le ciboulot pour trouver quoi lui répondre sans le faire passer pour une bille. Pas évident.

Bonsoir Andy,

J'aime bien ton pastiche d'Ignace de Loyola, un grand bonhomme du XVI° siècle même s'il était haut comme trois pomme...
Quant à ta citation, tout simplement génial !

C'est parti avec le règlement.


Versailles, 19 novembre 1776.
 
Sa Majesté s'étant fait représenter le titre XVIII du livre III, de l'ordonnance du 25 mars 1765, concernant la marine, lequel règle les pavillons et marques de commandement que doivent porter l'amiral, les officiers généraux, capitaines de vaisseau et autres officiers de sa marine, commandant ses armées, escadres et divisions  et considérant que la couleur blanche a été de tout temps la marque distinctive de la marine française, et que les pavillons blancs et bleus, et bleus affectés par ledit titre, pour être les marques de commandement des chefs de ses armées, escadres et divisions,… elle a jugé nécessaire de pourvoir aux moyens de prévenir des méprises qui pourraient compromettre l'honneur de son pavillon… et elle a en conséquence ordonné et ordonne ce qui suit :
 
1. Dans quelque occasion que ce soit et de quelque nombre de bâtiments que soient composées les armées, escadres et divisions, la marque de commandement du chef qui sera à leur tête ne pourra jamais être que toute blanche.
 
2. Le seul vaisseau que montera l'amiral en personne portera au grand mât un pavillon carré blanc, avec l'écusson de France au milieu, et deux ancres en sautoir derrière l'écusson.
 
3. Un vice-amiral commandant en chef une armée portera un pavillon carré blanc au grand mât.
 
4. Un lieutenant-général, soit qu'il commande en chef une escadre, ou qu'il soit employé en sa qualité sous l'amiral ou sous un vice-amiral, portera un pavillon carré blanc au mât de misaine.
 
5. Un chef d'escadre, soit qu'il commande en chef une escadre, ou qu'il soit employé dans une armée ou escadre en sa qualité, sous un officier général d'un grade supérieur, portera un pavillon carré blanc au mât d'artimon.

6. Un capitaine de vaisseau commandant en chef une division, de quelque nombre de bâtiments qu'elle soit composée, portera un guidon blanc au grand mât, placé comme un pavillon…
 
7. Un officier de la marine du roi, dont le grade sera au-dessous de celui de capitaine de vaisseau, et qui aura sous ses ordres plus d'un bâtiment de sa majesté, portera au grand mât un guidon blanc envergué, flottant comme une flamme…
 
8. Tout vaisseau, frégate ou autre bâtiment appartenant à sa majesté, étant seul, quelque grade qu'ait l'officier qui le commande, ne portera qu'une flamme blanche au grand mât.
 
9. Tous les vaisseaux, frégates et autres bâtiments appartenant à sa majesté, réunis par son ordre, ou fortuitement, sous le commandement d'un officier général, capitaine de vaisseau ou autre officier de sa marine, à la mer ou dans les rades, porteront tous, sous le pavillon ou guidon de celui qui commandera, une flamme blanche au grand mât; cette flamme ne devant être considérée que comme la marque spéciale distinctive de tout bâtiment appartenant à sa majesté.
 
10. Dans les grandes armées, où il est essentiel que les trois corps principaux ou escadres qui les composent aient des marques de commandement qui les distinguent entre eux, le général de l'armée, qui dans l'ordre de bataille se trouve au centre du premier corps ou escadre appelée escadre Manche, portera un pavillon carré blanc au grand mât.
 
11. L'officier général, quel que soit son grade, commandant sous les ordres du général, le second corps ou escadre appelée escadre blanche et bleue, portera un pavillon carré , mi-partie blanc et bleu au grand mât.
 
12. L'officier général, quel que soit son grade , commandant sous les ordres du général le troisième corps ou escadre appelée escadre bleue, portera un pavillon carré bleu au grand mât.

On fait une pause.

Un p'tit digestif pour maintenir la forme.


13. Chacun des trois corps de l'armée étant ensuite partagé en trois divisions, les officiers généraux qui seront à la tête des secondes divisions de chacun de ces trois corps porteront au mât de misaine le pavillon carré de la couleur de leur escadre.
 
14. Les officiers généraux qui seront à la tête des troisièmes divisions de chaque corps porteront au mât d'artimon le pavillon carré de la couleur de leur escadre.
15. S'il y a d'autres officiers généraux dans l'armée qui ne commandent ni corps ni division, ils porteront au grand mât un guidon de la couleur de l'escadre à laquelle ils seront attachés.
 
16. Les capitaines des vaisseaux et autres officiers commandant les bâtiments de l'armée porteront les flammes de la couleur de leur escadre au mât qui indique la division dont ils seront.
 '
17. Si dans une armée il n'y a pas autant d'officiers généraux qu'il en faudrait pour en mettre à la tête des trois escadres et de leurs divisions, les capitaines des vaisseaux de l'armée à qui on donnera ces commandements porteront, au lieu de pavillons carrés, au mât qui indiquera la division qui sera à leurs ordres, des guidons de la couleur de l'escadre dans laquelle ils seront employés en cette qualité.
 
18. Les pavillons mi-partie blanc et bleus, et tout bleus, ne seront employés que dans les grandes armées dont la force exigera ces marques de distinctions d'escadres et de divisions particulières ; et dans les escadres moins nombreuses, il ne sera, autant qu'il sera possible, employé que la couleur blanche pour en marquer les divisions.
 
19. Si le général de l'armée en faisait un détachement auquel il donnât une mission particulière qui l'en séparât, le commandant de ce corps séparé , s'il portait dans l'armée un pavillon de division mi-partie blanc et bleu, ou tout bleu, le quittera pendant le temps de sa séparation pour porter le pavillon blanc de son grade, et tous les vaisseaux à ses "ordres en useront de même, et ils ne remettront les marques de distinction qu'ils portaient dans l'armée que lorsqu'ils l'auront rejointe.
 
20. Nonobstant la disposition générale des pavillons affectés aux grades des officiers généraux, portés par les articles 5, 4 et 5, sa majesté se réserve de donner des ordres particuliers sur les pavillons qu'elle voudra que les commandants de ses armées ou escadres portent, selon la force desdites armées ou escadres, ou les circonstances de leur destination.
 
21. Si le général est obligé de changer de vaisseau par la suite du combat, ou dans quelque autre circonstance, il portera son pavillon sur celui des vaisseaux de l'armée qu'il jugera à propos de choisir.
 
22. En cas de mort du général, ou d'absence par maladie, ou autrement, le pavillon qui lui était affecté demeurera arboré au même mât pendant le reste de la campagne, sous le commandement de l'officier général ou autre qui commandera l'armée, soit qu'il passe sur le vaisseau que le général a laissé vacant, soit qu'il préfère de conserver son propre vaisseau, sur lequel, en ce cas, le pavillon sera porté, et la même chose sera observée pour les autres pavillons dans les mêmes circonstances.
 
23. Deux escadres ou divisions se rencontrant à la mer, ou dans les rades, si leurs commandants portent des marques de commandement à la même place, le commandant moins ancien changera la marque du sien, en prenant celle de distinction immédiatement inférieure à l'autre, tant qu'ils resteront ensemble.
 
Il en sera usé de même, si un officier général se trouve employé dans une escadre, sous le commandement d'un autre officier général du même grade.
 
24. Pour conserver à la flamme blanche au grand mât, qui caractérise spécialement tout bâtiment appartenant à sa Majesté, le respect et la prééminence qui lui est due, les seuls bâtiments appartenant à sa Majesté, et armés pour son service, auront le droit de la porter à la mer, dans les ports et rades du royaume, et dans les rades étrangères.

C'est les vacances ! Pour vous permettre de passer le temps dans les embouteillages aux péages ou pendant des heures dans votre TGV bloqué dans la savane parce qu'on a volé 500 m de caténaire, voici de la lecture.

25. Un officier de la marine royale commandant un bâtiment de guerre ou de commerce, même quand il appartiendrait à sa majesté, s'il n'est pas armé directement pour son service et à sa solde, ne pourra jouir pendant tout le temps qu'il aura ce commandement particulier, d'aucune des marques de distinction et prérogatives attachées à la marine royale, et qui la caractérisent; et quel que soit son grade, il n'en portera jamais la marque.
 
26. Dans les grandes rades de commerce, aux colonies françaises, ou chez l'étranger, où il se trouve toujours beaucoup de bâtiments marchands français rassemblés, l'ancien capitaine marchand, chargé de la police des bâtiments de sa nation en l'absence des bâtiments du roi, ne portera qu'au mât de misaine la flamme blanche destinée à le faire reconnaître, et il l'amènera dès qu'un bâtiment de sa Majesté voudra mouiller dans cette rade.
 
27. Il sera permis, pendant la guerre, aux bâtiments armés en course pour le particulier, de mettre la flamme blanche au grand mât, mais seulement quand ils seront à la mer, et dans les circonstances où ils croiront cette marque de distinction nécessaire au succès de leur manœuvre.


28. Le seul général commandant en chef l'armée ou escadre portera un pavillon blanc à l'avant de son canot, pour le distinguer des autres officiers généraux et des capitaines de vaisseau, qui ne le porteront qu'à la poupe.
 
29. Le général commandant l'armée ou escadre portera son pavillon de distinction au mât de son canot ; et si l'armée est partagée en trois corps, dont chacun ait sa couleur, les commandants des second et troisième corps porteront également au mât de leur canot leur pavillon de distinction, pour être reconnus des vaisseaux de l'armée.
 
30. Les officiers généraux qui ne commanderont aucun corps dans l'armée, les capitaines chefs de divisions et les autres capitaines commandants, porteront au mât de leur canot un guidon ou flamme, selon qu'il est attribué à leur grade ou à leur division.
 
31. Les canots de l'amiral, ou en son absence du vice-amiral, porteront, lorsqu'ils y seront embarqués en personne, leur pavillon en avant, soit dans le port, soit en rade ou à la mer; mais les autres officiers généraux amèneront leur pavillon d'avant en rentrant dans le port, s'ils ne commandent qu'en rade, ou eu entrant en rade, s'ils ne commandent que dans le port, et qu'il y ait un officier général en rade.
 
32. Les pavillons de poupe et de beaupré seront toujours blancs, soit pendant la navigation, soit pendant le combat, quelle que soit la couleur des pavillons, guidons ou flammes de distinction que les vaisseaux porteront.
 
53. Les pavillons de commandement mis au haut des mâts auront de guindant un tiers de la longueur du maître-bau du vaisseau sur lequel ils seront arborés, et un tiers plus de battant que de guindant.
 
34. Les guidons auront de guindant, ou envergure', deux neuvièmes du maître-bau, et de longueur les deux tiers du maître bau du vaisseau sur lequel ils seront arborés ; ils seront fendus dans les deux tiers de leur longueur, et terminés en pointe. Les flammes auront un neuvième du maître-bau d'envergure ; et de longueur, une fois le maître-bau et un tiers en sus.
 
35. Le général de l'armée ou escadre, et tous les officiers généraux, porteront trois fanaux à la poupe de leur vaisseau. Le général portera de plus un fanal dans la grande hune; et si l'armée est partagée en trois corps, les commandants des second et troisième corps porteront aussi un fanal dans la grande hune.
 
Tous les autres vaisseaux de l'armée et autres bâtiments à la suite ne porteront qu'un fanal à poupe.
 
36. Le vaisseau amiral dans les ports de Brest, Toulon et Rochefort, et dans les autres ports de sa majesté, portera un pavillon carré blanc au grand mât.
 
37. Les pavois seront, pour les seuls vaisseaux, frégates et autres bâtiments de sa majesté, de couleur bleue, bordés de blanc, et semés de fleurs de lis jaunes.
 
38. Veut, sa Majesté, que tout ce qui est prescrit par la présente ordonnance soit exécuté selon sa forme et teneur, dérogeant en ce à toutes ordonnances contraires à icelle.




On comprend que ce règlement indigeste donne envie de faire la révolution. Le temps que je retrouve ma cocarde pour la mettre sur mon tricorne et c'est parti.

Puis vint le pavillon tricolore.
 
Ce n’est d’abord que la simple cocarde aux couleurs de la capitale et à celle de la monarchie, de la Garde bourgeoise de Paris, qui sera présentée par Bailly, le maire de Paris, futur guillotiné, le 17 juillet 1789 à Louis XVI qui l’accepte. 

Mais pas seulement. Dans l’imaginaire collectif, ces trois couleurs sont depuis longtemps associées puisque ce sont :

Le rouge de l’oriflamme de Saint Denis des rois de France,
le bleu des Capétiens,
le blanc de la croix de Saint Michel et de la bannière de Jeanne d’Arc.

Le drapeau tricolore est en quelque sorte la synthèse de 700 ans d’Histoire de la France.

C’est au travers de la marine qu’il va s’imposer.

Pavillon de l’Assemblée constituante 1790



Il,est entré en vigueur le 24 octobre 1790. Les marins, tous grades confondus, ne l'aiment pas et lui reprochent de laisser la part belle au blanc de la monarchie, alors que la place réservée aux couleurs de la Révolution est réduite au canton. Comme les manifestations d'opposition à ce pavillon perdurent, la Convention décide de son remplacement.
 

Seconde Restauration (1815-1830)

De nouveau le pavillon blanc.

De Louis-Philippe à nos jours.

Pavillon tricolore.

Proportions du pavillon de marine tricolore

Attention! Si les proportions des trois couleurs sont identiques sur le drapeau national 33, 33, 33, celles du pavillon de marine sont différentes 30, 33, 37. Cette disposition déjà prévue par Jacques-Louis David pour compenser l'effet d'optique du battement du pavillon dans le vent est entérinée par une décision de l'amiral Duperré, ministre de la Marine en 1836.

Proportion longueur (battant)/ hauteur (guindant): 3/2.

La dimension du pavillon varie selon la taille du navire, les circonstances et si il est en mer ou à quai. Il existe actuellement 16 tailles de pavillons.


That's all folks.

Le pavillon aux couleurs inversées est uniquement celui de beaupré. Le pavillon national qui va avec est celui de la Constituante, blanc avec le canton tricolore.

Merci Andy pour ces moment historique d'histoire qui sont très intéressants et que peu de gens connaissent, moi le premier ne m'étant jamais penché dessus, alors merci